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ACH-IDF : les harkis d'Ile de France

Exclusivité ACH-IDF : entretien avec Boaza GASMI, gréviste de la faim à Agen

21 Septembre 2013 , Rédigé par ACH-Ile de France

Exclusivité ACH-IDF :

Entretien avec Boaza GASMI, gréviste de la faim à Agen

 

En grève de la faim depuis plusieurs jours devant la préfecture du Lot-et-Garonne à Agen, Boaza GASMI a bien voulu accorder un entretien exclusif à l'ACH-IDF. Dans le cadre de cet entretien, il revient sur les raisons qui l'ont conduit à engager cette action de grève de la faim. En outre, il dénonce le mépris avec lequel le cabinet du ministre délégué aux anciens combattants a traité le dossier "harkis" au cours des seize derniers mois. Aujourd'hui, il en appelle au Président de la République. Boaza GASMI saisit l'occasion de cet entretien pour expliquer les raisons qui le conduisent à exiger une recontre avec le Président de la République et lui seul.

Boaza Gasmi en greve de faim 8

Harkis d’Ile-de-France : Bonjour Monsieur GASMI. Avant de débuter cet entretien, nous avons une première question : comment allez-vous ?

Boaza GASMI : Pour le moment, je vais bien. Même si je suis souvent rattrapé par la fatigue du fait de ne pas m’alimenter depuis maintenant près de sept jours.

 

Harkis d’Ile-de-France : Pourquoi avez-vous décidé d’engager ce mouvement de grève de la faim ?

Boaza GASMI : Je suis à la tête du Comité national de liaison des harkis. Depuis le 6 mai 2012, date de l’élection du président François HOLLANDE, nous avons été à la rencontre des préfets, des sous-préfets, des députés, des sénateurs et divers élus pour travailler au respect et à la mise en œuvre des engagements pris par François HOLLANDE le 5 avril 2012 sur le dossier des harkis.  Seize mois après, rien n’a avancé pour les familles de harkis. Strictement rien ! Le néant total !

 

Harkis d’Ile-de-France : Vous avez été pourtant reçu au mois de mars par le ministre délégué anciens combattant Kader ARIF ?

Boaza GASMI : Effectivement, le ministre Kader ARIF nous a reçus au mois de mars dernier. C’était juste après les actions de colère engagées par des enfants de harkis à Sainte-Livrade et à Villeneuve-sur-Lot. Déjà à l’époque, ces enfants de harkis en colère dénonçaient l’indifférence et l’inaction du Gouvernement dans la mise en œuvre les engagements pris le 5 avril 2012 par le Président de la République François HOLLANDE. Le ministre Kader ARIF nous avait alors reçus et finalement, la seule chose de sérieuse qu’il avait à nous offrir, c’était du café et du jus d’orange. Six mois après à cette réunion, rien de sérieux n’a été fait ou engagé par le ministre et ses Boaza Gasmi en greve de faim 6collaborateurs. Face à cette inertie et ce comportement méprisant du ministère des anciens combattants, j’ai décidé d’interpeller l’opinion publique et surtout le Président de la République François HOLLANDE sur ce qu’endure cette composante de la société française que sont les harkis.

 

Harkis d’Ile-de-France : Comment expliquez-vous cette situation d’inaction du Gouvernement à l’égard des familles de harkis depuis l’arrivée de François HOLLANDE à l’Elysée? C’est une question de moyens ?

Boaza GASMI : C’est pour savoir et avoir justement des réponses à ces questions que j’exige de rencontrer le Président de la République. Au-delà de la question des moyens, j’attends aussi du chef de l’Etat qu’il nomme à la direction de l’administration du ministère des anciens combattants des personnes issues de la communauté pour traiter nos problèmes et mettre en œuvre les engagements présidentiels du 5 avril 2012. Car la question de savoir qui seront demain nos interlocuteurs est importante. Les actuels collaborateurs du ministre délégué aux anciens combattants ne connaissent rien à notre histoire, à notre souffrance, à nos difficultés, à nos attentes… Qu'ils s'en aillent ! Qu'ils aillent travailler sur des sujets qu'ils maîtrisent. Il y a aujourd’hui parmi les enfants de harkis des personnalités qui sont à même de prendre des responsabilités de premier plan au sein du ministère des anciens combattants afin de traiter nos problèmes, nos difficultés et nos attentes. Le Président de la République doit renouer avec l’esprit de ses engagements du 5 avril 2012. Cela passe par la nomination de personnes à même de mettre fin au mépris dont nous avons été les victimes depuis seize mois. Il est urgent pour le président HOLLANDE de rétablir un minimum de confiance entre les pouvoirs publics et la communauté harkie.

 

 

Harkis d’Ile-de-France : Vous avez décliné la proposition qui vous a été faite d’être reçu une nouvelle fois par le ministre Kader ARIF. Pourquoi exiger d’être reçu uniquement par le Président de la République et par personne d’autre ?

Boaza GASMI : J’ai effectivement décliné la proposition de rencontrer une nouvelle fois le ministre Kader ARIF. Tout simplement parce que j’ai déjà donné au mois de mars. Aujourd’hui, je revendique d’être reçu uniquement et seulement par le Président de la République. A cela, deux raisons. Tout d’abord, c’est François HOLLANDE qui a pris les engagements du 5 avril 2012 en faveur des familles de harkis. Seize mois après son élection, aucun de ses engagements vis-à-vis de la communauté harkie n’a été mis en œuvre. Aujourd’hui, je veux savoir pourquoi ? Qui est le mieux placé, si ce n’est le Président de la République lui-même pour répondre à mes interrogations, qui sont celles aussi de toutes les familles de harkis de France. Ensuite, parce Boaza Gasmi en greve de faim 7que depuis son élection, François HOLLANDE a reçu à l’Elysée les représentants des homos, les représentants des victimes de l’esclavage, les représentants des associations de défense des droits des  femmes et j'en passe ; mais toujours pas les représentants de la communauté harkie. Je veux mettre fin à cette anomalie dans le cadre de cette action de grève de la faim.

 

Harkis d’Ile-de-France : Qu’attendez-vous de cette rencontre avec le Président de la République ?

Boaza GASMI : Avec tous les représentants de la communauté harkie qui se mobilisent autour de ma démarche, on attend du chef de l’Etat qu’il nous dise clairement s’il entend ou pas mettre en œuvre ses engagements du 5 avril 2012. S’il nous répond qu’il entend effectivement respecter ses engagements vis-à-vis des familles de harkis, nous exigerons alors qu’il nous dise comment, avec quels moyens et selon quel calendrier. Malheureusement, nous n’en sommes pas encore là.

 

Harkis d’Ile-de-France : Votre action de grève de la faim à Agen trouve un écho médiatique favorable. Qu’avez-vous à dire à toutes les familles de harkis de harkis pour lesquelles vous vous battez ?

Boaza GASMI : Tout d’abord, je remercie toutes celles et tous ceux qui font preuve à mon égard de beaucoup d’attention et de soutien. Faire la grève de la faim, c’est une épreuve. C’est aussi malheureusement le seul moyen de se faire entendre actuellement si l’on veut faire avancer les choses pour les harkis et leurs enfants. C’est pourquoi, toutes celles et ceux qui souhaite soutenir cette action, sous quelque forme que ce soit, peuvent entrer en contact avec moi. Voici mon numéro : 06-36-24-91-76. Enfin, je tiens à préciser que des actions complémentaires à ma grève de la faim peuvent engagées : signer la lettre ouverte au Président de la République dans le cadre du Collectif 5 avril 2012, interpeller les parlementaire et les élus locaux... Bref, toutes les intiatives permettant de faire avancer les choses sont les bienvenues. Tous ensemble, on y arrivera !

 

Boaza Gasmi en greve de faim 5_____

Devenez signataire :

 

La lettre ouverte du Collectif 5 avril 2012 au Président de la République :

 

 

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H
<br /> Le président Gasmi a toujours sa lucidité, une grande justesse dans ses propos que ce soit dans la presse écrite ou audio, encore bravo et merci . On a la chance aussi d'avoir un site comme le<br /> vôtre pour relayer l'information<br />
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